L'agroforesterie face aux enjeux
du développement durable

L’agroforesterie regroupe l’ensemble des pratiques agricoles associant, sur une même parcelle, des arbres et des cultures et/ou de l’élevage. Cette alliance à bénéfices réciproques permet d’augmenter la production et de diversifier les revenus et les services, tout en visant la meilleure gestion des ressources naturelles (eau, sol, biodiversité…).

Les systèmes agroforestiers fournissent ainsi de nombreux bénéfices, qu’ils soient économiques, socio-culturels ou environnementaux.

Champ de maïs agroforestier

Stocker du carbone

Une parcelle agroforestière permet de stocker 1,5 à 4 tonnes de carbone par hectare et par an. L’agroforesterie intervient dans la lutte contre l’accumulation de carbone atmosphérique via :
• Le stockage de carbone pour une longue durée dans le bois d’œuvre utilisé à des fins de construction (planches, meubles, objets durables…), et dans le sol par la décomposition des feuilles et racines et la restitution de biomasse issue des cultures associées (production d’humus) ;
• Le développement des énergies renouvelables au travers de la production de biocombustibles (bûches, plaquettes, granulés) ;
• La réduction de la consommation d’énergie fossile, par la limitation de la dépendance aux intrants de synthèse (fertilisants, produits phytosanitaires) et le moindre besoin en travail du sol entre les cultures (restauration de la fertilité) …

Agriculteur sous un arbre

Soutenir un agriculteur

L'agroforesterie permet d'améliorer les revenus et les conditions de travail des agriculteurs et de favoriser le bien-être des animaux. L’arbre joue le rôle d’un climatiseur réversible qui tamponne les extrêmes, tant en été qu’en hiver. L’ombre qu’il apporte et son effet brise-vent permettent de limiter les besoins en eau des cultures associées. Son réseau racinaire profond remonte l’humidité vers la surface, améliorant ainsi le bilan hydrique à l’échelle de la parcelle. Cette régulation climatique est essentielle pour sécuriser les productions et répondre aux enjeux de bien-être animal.

Eau propre et assainissement

Préserver les ressources en eau

La qualité des masses d’eau est étroitement liée à la présence d’arbres sur les berges des ruisseaux et rivières, mais aussi sur l’ensemble des bassins versants. Arbres et arbustes maintiennent les talus, créent des milieux diversifiés et limitent l’érosion, donc l’apport de matières en suspension dans les cours d’eau. Les ripisylves (bandes boisées de bords de cours d’eau) tempèrent les excès climatiques sur l’écosystème aquatique, et les racines des arbres limitent le transfert vers la rivière des éventuelles pollutions chimiques issues des parcelles avoisinantes.

Mésange sur une branche de cerisier

Protéger la biodiversité

L’arbre est un véritable écosystème complexe, qui héberge tout un cortège d’espèces vivantes : mycorhizes, mousses et lichens, insectes, oiseaux, reptiles, amphibiens, petits mammifères… Toute une biodiversité qui, associée à l’arbre, profite de son réseau racinaire, de ses branches, de ses feuilles ou de son tronc comme support, ressource alimentaire ou habitat.
Ainsi, les pratiques agroforestières permettent de réintégrer la biodiversité dans et autour des parcelles agricoles, en créant des zones refuges et de circulation qui améliorent la résilience globale des systèmes de culture aux maladies et ravageurs. L’agro-écologie en action, du sol au paysage...

Vers de terre dans le sol

Conserver les sols

Les arbres restituent de la matière organique via les feuilles qui tombent au sol et la décomposition de leurs racines : 40 % de la biomasse racinaire d’un arbre retourne au sol chaque année. Les racines structurent aussi le sol, facilitant le stockage de l'eau et augmentant l'activité biologique. Ces apports améliorent la fertilité du système.​ Ces dernières décennies, les taux de matière organique dans les sols européens ont fortement diminué, principalement à cause des pratiques culturales. Cette diminution a des conséquences sur la fertilité des sols, et donc sur le rendement des cultures. À l’inverse, un retour de biomasse suffisant au sol induit un cycle vertueux : augmentation des niveaux de biodiversité, bonne santé des plantes, diminution des besoins en intrants, augmentation des rendements, protection de la ressource en eau…

Le changement au cœur des fermes

Ferme Claire
Cuny

L’arbre, la solution pour Claire, afin de transformer son paysage largement modifié et appauvri lors du remembrement. 

Ferme Romary Courtois

Conserver et refaire vivre l’existant, laisser pousser et planter de nouveaux écotones fait partie du métier d’agriculteur. 

Ferme Anne Paulhe-Massol

Innover, créer, gérer et piloter sa propre activité, c’est ce que fait Anne avec son verger à champignon pâturé.

Ferme Victor et Coraline Moreaud

Un vignoble qui participe à l’évolution et les innovations du monde agricole, pour tendre vers des systèmes plus durables et résilients.